La gue rre 1939-1945 à LONG
   LONG est occupé le 20 Mai 1940 et la rivière SOMME devient une ligne de démarcation.
Ce même 20 mai 1940, LONG perd son premier soldat: Gervais Théodule Gustave, né le 21 Mai 1902 à LONG, fils de Théodule Lucien DELASSUS et de Marie-Louise MIANNAY, époux de Léonie Marguerite LEVEQUE, soldat du 2ème escadron du train des équipages militaires 973ème compagnie sanitaire, est tué par les allemands à la Chaussée Tirancourt alors qu’il voulait rejoindre son unité.
Le 5 Juin 1940 ont lieu de violents combats au Catelet et de nombreux soldats du 2ème Escadron du 3 ème RDP sont tués.
Monsieur DELIGNIERES Maurice et son fils Paul alors âgé de 14 ans enterrent les corps.
Voici le témoignage de madame VUILLEMIN MARTEL, fille du capitaine MARTEL qui s’est rendue aux cérémonies commémoratives qui se sont déroulées dans le canton d’Hallencourt en juin 2000 à l’initiative du Général BIZET et de Louis de REBOUL, ancien commandant du 3ème régiment de Dragons Portés pendant lesquelles le Colonel VERNET a fait une présentation très brillante des combats de cette unité des Ardennes à Veules les Roses.

Le 5 Juin 1941, une messe anniversaire est célébrée dans l’église de Long; en voici un témoignage :
« C’est une nombreuse assistance qui arrive à midi dans la vaste église de LONG. Monsieur Gaëtan CARPENTIER, Maire, et monsieur CHIVOT, adjoint, avec les membres de la municipalité prennent place dans les stalles. En face d’eux, madame MARTEL, veuve de l’héroïque capitaine, madame PROVANG, mesdames CABY, la mère et l’épouse de Jean CABY, madame DELASSUS Gervais, représentant toutes les familles, présentes de cœur avec nous, des chers disparus. »
Devant le catafalque recouvert des couleurs nationales, monsieur DELIGNIERES, qui entretient avec tant de dévouement et de compétence le cimetière militaire (situé le long du mur du presbytère face à l’église, aujourd’hui seul la tombe de monsieur DUFOURMANTELLE est restée), a eu la délicate pensée de placer une tombe militaire : une terre de gazon entoure la tombe fleurie aux trois couleurs du drapeau français. La croix de bois est surmontée d’un casque ; évocation combien émouvante de la tragédie du 5 juin 1940.
C’est seulement en mai 1944 que LONG subit de violents bombardements… qui ont pour objectif la destruction du pont

La messe est célébrée par monsieur l’Abbé BRACONNIER, curé de LONG. Le jeu puissant des orgues, les chants, les lumières parmi les drapeaux et l’église toute tendue de noir, forment un cadre de prière fervente. Entre la tombe des militaires et le catafalque, le drapeau des anciens Combattants, lesquels sont groupés aux premiers rangs de la nef, autour de leur président, monsieur Charles CARPENTIER : drapeau porté par le porte-drapeau des anciens Combattants, et qui sera porté tout à l’heure par un glorieux survivant de la bataille du Catelet, le maréchal des Logis René DAVID. Au Dies Irae, la quête est faite par monsieur le curé ; il a été convenu que cette quête serait la participation de la paroisse au témoignage sacré de gratitude pour ces héros. Par le généreux produit de cette quête, comme par l’idée inspirée aux paroissiens eux-mêmes, celui qui écrit ces lignes a le devoir de la signaler.
Après l’évangile, monsieur le Maire prononça l’allocution suivante :
« Mesdames, Messieurs, L’église est un lieu de recueillement. Nous avons voulu nous recueillir et nous souvenir, donner à la commémoration des Morts du 5 Juin 1940, la plus grande solennité. Il y a un an, la bataille faisait rage. Le soir les tanks allemands gravissaient la colline. La bataille du Catelet prenait fin. Les soldats du capitaine MARTEL étaient tombés à leur poste de combat. Journées sombres, tragiques , qui décidaient du sort de notre malheureuse patrie, mais non sans grandeur ni sans gloire ! »
Les notes du Capitaine MARTEL trouvées sur son carnet et dans lesquelles il laisse percer toutes ses inquiétudes et toutes ses angoisses en apportent la preuve. Les voici :
« 5 juin 1940 : Capitaine MARTEL à capitaine de Monthelie : commandant la position du Catelet cela devient impossible, pays en feu, aucune arme ne fonctionne plus. Les chars viennent d’arriver mais je n’ai pu entrer en communication avec eux. Ils se dirigent vers le Nord, et semblent vouloir nettoyer le ravin entre Le Catelet et Vieulaines. Aucune nouvelle de Bonneau.

Juin à 11 H 45 : Capitaine MARTEL à capitaine 1er bataillon : peloton du Catelet dans une situation très critique, une seule arme automatique fonctionne encore, plus de mitrailleuse plus de canon de 25. Village presque entièrement détruit. Beaucoup de perte. L’ennemi reçoit des renforts. Que dois-je faire ? Demande de tirs d’artillerie F et I
Capitaine MARTEL à Lieutenant De Rouville : occupez lisière sud du bois et faites réduits avec mon PC qui tient le chemin. L’auto mitrailleuse de reconnaissance embossée à la crête, me fournit les deux faces à l’Ouest. Jean MARTEL. 
Puis monsieur le Maire lit la liste des soldats du 3ème régiment des Dragons portés tombés au champ d’honneur le 5 Juin 1940 au Catelet. A chaque nom de la liste, le Maréchal des Logis René DAVID qui porte le drapeau des anciens Combattants répond « Mort au champ d’Honneur », l’émotion est à son comble.
Capitaine Jean MARTEL
Adjudant Richard PHILIPPE
Maréchal des Logis chef Emile PARMENTIER
Maréchal des Logis Henri VILLARET
Maréchal des Logis Bernard BRETON
Jean CABY
Alphonse BOCQUET
Jacques ERKER
Paul MUSY
André POLLET
Isidore SHALL
Gaston PERROTEY
Frédéric PASQUEY
Luigi BONICOLI
Félix MOIROUD
ARBANT Hippolyte André                           
né le 6 novembre 1909
à Saint André sur Vieux Jonc (Ain)
Alfred HILL
Antoine HENRY
Octave GIBERT
Georges GUERRE
François MOIZANS
Joseph VEYRAT

« Nous avions aussi, poursuit monsieur le Maire, des soldats sénégalais du 53ème régiment RIC (régiment d'infanterie coloniale) dont ne nous connaissons que le numéro du Régiment et le matricule, nous joignons Gervais DELASSUS de Long, mort pour la France, le 20 mai 1940 à la chaussée Tirancourt.

Le maréchal des Logis DAVID du 3ème régiment des Dragons portés, survivant glorieux , grand blessé, encore en convalescence, est à nos côtés.

Sur un effectif de 1700 hommes, il ne reste que 281 survivants dont beaucoup sont encore en traitement dans les hôpitaux.

Ces victimes du devoir nous donnent un grand exemple. Ces braves étaient unis, dans le combat, dans le danger, dans la souffrance. SOYONS UNIS NOUS AUSSI. Rapprochons-nous, serrons-nous les uns contre les autres, aimons-nous, vivons tous pour un, un pour tous, afin de supporter avec courage les terribles épreuves qui nous attendent probablement encore. Je donne l’assurance aux familles qui pleurent leurs chers disparus, que les tombes seront pieusement entretenues. Vos morts sont et resteront les nôtres jusqu’au jour où votre affection nous les reprendra.
Après cette très belle allocution de monsieur le Maire, monsieur le Curé monte en chaire pour exalter le caractère religieux de l’héroïsme des défenseurs de LONG auxquels, dit-il, « nous joignons le souvenir de Gervais DELASSUS. Caractère religieux, par exemple dans ce fait qu’on les retrouve le chapelet à la main ; par le fait que se sachant le rempart sacrifié de la Patrie, ils font, comme notre Seigneur, le don de leur vie ».
Monsieur le Curé lit les extraits de lettres du 24 au 31 mai, où Jean CABY, en terme d’une très grande noblesse de sentiments, décrit la Communion qu’il a reçue dans le bois du Catelet « pour moi tout va bien, pensez plutôt à vous tous, et surtout à ma petite fille ». Comme eux, conclut monsieur le Curé, soyons unis. L’union morale de tous les Français est le devoir le plus urgent.

Après la Messe et l’Absoute, tous se rendent au cimetière militaire, où reposent les Défenseurs de LONG, un DE PROFONDIS y est chanté. Puis a lieu la bénédiction de la plaque commémorative : AUX DEFENSEURS DE LONG, LA COMMUNE RECONNAISSANTE. Ensuite un autre DE PROFONDIS est chanté sur la tombe de Gervais DELASSUS.
Inoubliable cérémonie. Témoignage de sympathie qui alla droit au cœur des familles des chers disparus. Journée d’union et de prière. Journée bienfaisante aux âmes par le rappel de l’idéal réalisé par ces héros.
Ne serait-ce pas déjà le résultat de leur sang, de leur sacrifice ?
A LONG les familles qui avaient évacué rentrent petit à petit chez eux dès la fin 1940.
Toutes les maisons inoccupées du village sont devenues les logements des soldats allemands (maisons de Monsieur BELLARD rue Hotton et rue Basse, de monsieur DANTEN, de mademoiselle VIVIEN, la maison au n°2 rue de l’Etoile, le château par exemple).
Pour traverser le pont, il faut un laisser-passer des autorités allemandes. Les habitants de la rue du 8 Mai actuelle doivent obtenir ce laisser-passer pour venir travailler dans les champs sur le plateau ou se ravitailler. Il faut également observer le couvre feu.
La vie du village ressemble beaucoup à la vie des autres villages occupés. Restrictions de toutes sortes ; tickets de pain, de viandes, de chaussures, de charbon etc.… la vie y est peut-être un peu plus facile grâce à la pêche, à la chasse et aux jardins de la Commune. Monsieur Noé DELASSUS qui a créé une machine à extraire la tourbe permet à la population de se chauffer à moindres frais.

La résistance s’organise dans la région et quelques habitants se joignent aux groupes existants. L’abbé Braconnier aident au passage de la Somme.
Alfred MIANNAY, Yvon COZETTE, Gaston et Lucien DUFOURMANTELLE ainsi que Clotaire CARPENTIER se cacheront dans différents lieux. Ils faisaient partie du réseau « BIR AKEIM ». A ces noms il faut ajouter Maurice DUTHOIT de Liercourt et Octave LIBRAIRE de Cocquerel. Ils ont d’ailleurs reçu la médaille de la Libération.

Long connaîtra également les alertes et le bruit de la sirène qui obligeaient les habitants à se cacher dans les caves, dans les souterrains ou sous l’escalier de l’église. Les canons d’une batterie D.C.A installée sous le bois de monsieur MAREST en haut du village abattra plusieurs avions anglais. Un pilote est même recueilli par la famille CAILLY-SUPERVIELLE qui aidera ce militaire à atteindre la ferme du prieuré à PONT REMY afin de rejoindre l’Angleterre par d’autres réseaux.
Un autre aviateur anglais, tombé dans l’étang « la Mare au Diable » est sauvé par monsieur André FOURNIER qui s’est courageusement jeté à l’eau pour le sauver. Les allemands l’emmenèrent et on ne sut jamais ce qu’il était devenu.

Des habitants de LONG devaient garder la voie ferrée, les ponts et l’écluse ou planter des rondins de bois effilés (les célèbres asperges de Rommel) dans la plaine pour empêcher les planeurs de se poser. Ils étaient payés pour ce travail et il n’était pas rare de sauter d’un trou dans un autre déjà comptabilisé pour être une nouvelle fois payé…

C’est seulement en Mai 1944 que LONG subit de violents bombardements aériens qui ont pour objectif la destruction du PONT.
Le premier aura lieu le 9 Mai 1944 vers 13 heures 30 . Il détruit la maison CHIVOT et les chalets où vivait la famille FONTAINE près du pont de la vieille Somme.

Plusieurs victimes sont à dénombrer :
Mme FONTAINE née SAINT GEORGES Sidonie
Mme FONTAINE Jacqueline née PIERRE
M.FONTAINE Pierre François
Mlle FONTAINE Jacqueline âgée de 3 ans
Ce même 9 Mai 1944 à 18 h 30, un deuxième bombardement détruit toutes les maisons situées rue Basse ( aujourd’hui rue du 8 Mai) à l’exception de celle de monsieur PECQUET Fernand et tue :
M. MAREST Samuel requis, défense passive.
M.CARPENTIER Robert sapeur pompier tué en service commandé.
M.DADIER Pierre de Longpré-les-Corps-Saints gravement blessé qui décédera dans les jours suivants.
Mme DADIER Henriette née POIRE de Longpré-les-Corps-Saints
Monsieur et madame DADIER étaient venus se rendre compte de LONGPRE des dégâts occasionnés à LONG.
Mme CHARRIER Renée née MICHELITZ de Condé-Folie
M.VASSEUR Adrien de l’Etoile

Le pont ne sera détruit que le lendemain 10 Mai 1944, lors de ce bombardement le chalet construit par monsieur PONCHE en 1911 s’effondra sur son nouveau propriétaire monsieur CHAMPION et le tua.
Il y eut de nombreux blessés pendant ces différents bombardements:
MM .NOYELLE Maurice

YSSEMBOURF Charles
LOURDEL Maurice
DEVELUY Abel
VIOT Daniel
DELIGNIERES travaillant au PTT
DAILLY Charles
GODEFROY
SUPERVIELLE Paul
De SAINT RIQUIER Joseph
COYETTE Paul
MIANNAY Yves
CARTON Elie
CARPENTIER Clotaire
DUPONT Marcel
MERCIER Maurice

Le pont fut aussitôt remplacé par un pont de bois.

Elie Carton

« Dans la nuit du 19 au 20 mai 1944,  8 opérations furent montées… l’une d’entre elles concernait 112 Lancasters et 9 Mosquitos appartenant aux groupes 5 et 8 qui devaient attaquer les installations de la gare d’Amiens. Le mauvais temps et les nuages empêchaient le chef des opérations de suivre le déroulement de l’opération. Il arrêta donc l’attaque avant même que la moitié des avions ait bombardé. Un Lancaster ne rentra pas en Angleterre, le ND689 de l’escadrille 44 qui tomba dans la zone des objectifs » dit un texte anglais pris certainement dans un registre des missions des aviateurs. Ce texte indique également que 5 des 8 membres de l’équipage furent tués, mais P/O Hobbs et 2 membres de l’équipage furent fait prisonniers de guerre.

On peut imaginer qu’après avoir essuyé le tir de la DCA, l’appareil a été touché et le pilote a certainement essayé de se poser dans un étang mais après avoir touché le banc de « roquenette », il tomba dans l’étang de la Russie à Long. Il était environ 0 heure 30

Le 20 mai 1944 quelques habitants de la Commune purent approcher l’avion avant l’arrivée des Allemands. Ils trouvèrent un aviateur mort dans le nez de l’avion et 2 autres dans la queue dont un avait un parachute à moitié ouvert.  On raconte même que des habitants avaient pris un parachute pour en faire des vêtements féminins…

Nous en savons plus depuis que l’Association des Ailes anciennes du Bourget a effectué des recherches dans l'étang de la Russie. Ils ont plongé plusieurs fois dans l'étang.

Entre  1995 et septembre 1998 ils ont  récupéré  trois moteurs Packard Merlin 38 ainsi que plusieurs autres pièces. Cinq bombes furent également découvertes à cette occasion.

 Les pièces trouvées ont donné plusieurs indications intéressantes:

-le couvercle du magasin du film de la caméra portait les lettres KM A montrant l’appartenance de cet avion au squadron 44.

-sur un panneau de la queue l’Association des Ailes anciennes trouvèrent les lettres ND.  

Ces passionnés nous ont donné quelques explications supplémentaires après avoir trouvé dans un volume de 1944 de « Bomber Command Losses » de W.R CHORLEY.

L’avion codé KM O doit être le lancaster dont le numéro de série est le ND689/G (les moteurs utilisés pour cette tranche de production étaient des Merlin 38 comme ceux trouvés dans notre étang de la Russie).

Dans ce livre  on trouve le nom des membres de l’équipage :

P/O V J HOBBS                                   prisonnier de guerre
F/O   J C BARBER (RCAF)                  tué au combat  (pilote)  
SGT A G HALL                                    prisonnier de guerre
F/S T P FENWICK                               tué au combat
WOZ D J SCOTT (RCAF)                    tué au combat (bombardier)
SGT J E GARNSEY                             tué au combat (radio)
SGT C T WRIGHT                               prisonnier de guerre
SGT S B INGRAM                               porté disparu

Un des morts n’est pas enterré au même endroit, ce qui pourrait indiquer qu’il ait survécu au crasch et qu’il soit mort plus tard dans un hôpital, confirmant ainsi l’histoire de l’aviateur grièvement blessé parce qu’il avait sauté en parachute mais à trop basse altitude.

Le livre de W.R CHORLAY indique également que le corps d’un membre de l’équipage, le sergent SB INGRAM n’avait jamais été retrouvé. On peut imaginer que ce pauvre soldat soit encore au fond d’un de nos étangs…

Cet avion quant à lui retrouve un peu de vie grâce a cette formidable  Association du BOURGET qui restaure un Lancaster… Ils ont offerts aux sapeurs pompiers de Flixecourt une hélice qui reviendra prochainement à LONG. Ils sont en train de restaurer avec beaucoup de passion un des moteurs du Lancaster ND689/G pour que nous puissions l’exposer à LONG et ainsi faire revivre le courage de ces aviateurs morts pour la liberté de notre Pays
Le 2 juillet 1944 monsieur Gaëtan CARPENTIER, maire de la commune de LONG, meurt dans le "train de la mort" qui l'emmenait en Allemagne. Il avait été arrêté par la gestapo comme déporté politique. Dans le livre de Christian BERNADAC paru aux éditions France EMPIRE le nom de monsieur Gaëtan CARPENTIER figure parmi la liste des 536 morts du convoi du 2 juillet 1944 page 341.

Le Conseil municipal, ne connaissant pas la situation, l’a maintenu dans sa fonction jusqu’en 1947.
Une transcription de jugement déclaratif de décès sera portée dans les registres de la commune le 20 janvier 1947 par monsieur Robert COFFINIER adjoint faisant fonction de maire en l’absence du Maire.

Le 1er septembre 1944 de violents bombardement détruirent les maison de la famille DELIGNIERES, l’épicerie de  monsieur TAVERNIER rue Hotton, celle de mademoiselle CAILLY Marie rue tambour, les magasins que monsieur Alphonse LOURDELLE avaient fait construire rue Goët (actuellementn°5 et 7 de la rue Gaëtan Carpentier ), la grange de monsieur BILHAUT dans la grand rue ainsi que l’atelier de monsieur PIERSON et les bâtiments de monsieur Elie Carton dans la rue Tambour. D’autres immeubles ont été endommagés et monsieur Paul DANTEN a vu la maison qu’il habitait traversée par un obus. L ’église a également subi des dégâts et de nombreux vitraux devront être restaurés.
A la suite des bombardements les canalisations d’eau sont détruites et les habitants doivent s’alimenter aux pompes rue de l’abreuvoir et rue de la Poissonnerie.
Les allemands ont disposé des canons sur la place du château, près du gros arbre (aujourd’hui rue du 11 novembre).
Pendant la nuit de violents bombardements de l’artillerie anglaise et de l’artillerie allemande illuminent le ciel au dessus de Long. De nombreux soldats allemands sont tués.
Enfin dans la matinée du 1 septembre les anglais arrivent sur la chaussée du Catelet. Un des chars  bloque le pont, les allemands lui tirent dessus et tuent un soldat du Royal Scots G.PEYS, F. HAYWOOD qui sera emmené dans l’église de LONG avant d’être récupéré par son unité. Aujourd’hui subsiste une plaque à sa mémoire sur le mur de la maison portant le n°2 de la grand rue.

André FOURNIER qui avait été fait prisonnier et enfermé dans un camp de Poméranie, qui tenta de s’évader mais fut repris par les allemands, qui sera libéré en 1942 grâce à de faux papiers, cet homme courageux est blessé à LONGUET, traversé par une balle au niveau de la hanche.
Pour la petite histoire son frère, René FOURNIER, colonel, lui aussi a été fait prisonnier et essaya de s’échapper par trois fois sans succès. Il a fini la guerre dans une forteresse.
On raconte qu’Elie CARTON, qui avait déjà fait la grande guerre, sortit son cor de chasse et joua la Marseillaise…
Les habitants sortent de leurs caves, des souterrains et fêtent leurs  libérateurs…
Les bombardements continuent sporadiquement mais la libération de la France est en marche.
Les jours suivants se sont près de 7500  véhicules qui passeront sur le pont de LONG, le seul restant debout dans toute la région. La division du Général MONTGOMMERY continuera à repousser les Allemands chez eux.
Pour la petite histoire, le chauffeur d’un des chars montant la rue du 11 novembre est aveuglé par la fumée qui se dégagent des maisons en feu de la famille DELIGNIERES et accrochent le mur de l’église avec la chenille il fait une trace que l’on peut encore voir aujourd’hui.
Deux autres enfants du pays allaient trouver la mort dans les combats ; Lucien DUFOURMANTELLE touché par une balle à Fontaine-sur-Somme et qui décédera à Longpré les Corps Saints des suites de ses blessures le 2 septembre 1944 et Joseph LEVEQUE, né le 19 août 1913 à LONG, fils de Joseph Léandre Alphonse LEVEQUE et de Gabrielle LABALESTRIER, époux de Yvonne Léone Alfrédine DOVERGNE , qui sera tué à Ailly-le-Haut-Clocher le 06 septembre 1944 à 23 heures dans d’étranges circonstances, à cause d’un mot de passe mal prononcé.
La guerre a donc tué de nombreuses personnes au village, 1 soldat, 2 résistants,  toutes les personnes qui sont mortes lors des bombardements des 9-10 et 11 Mai 1944 et le Maire de la Commune Monsieur Gaëtan Carpentier dont on ne connaît pas la raison de son arrestation.
Il ne faut pas oublier non plus les nombreux prisonniers de guerre.
La France a reconnu les sacrifices de LONG en remettant le 11 Novembre 1948 à la Commune la CROIX DE GUERRE avec la citation à l’ordre de l’armée :

           « Courageuse Commune, au tiers détruite par la guerre de 1939-1945.

                            s’est remise avec foi et ardeur au travail »